Autres articles de cette rubrique :

Livret 14-18 (dernière partie) :


Livret 14-18 (dernière partie)


4. La fin de la guerre :

1. 1917-1918 : les restrictions de pain
En novembre 1917, le maire s’inquiète des nouvelles directives pour le rationnement du pain.
D2, R4 p.30 :
Le Maire à Monsieur le Préfet :
« Je ne vois pas la possibilité aux boulangers de se tirer d’affaires si chaque famille n’est pas munie d’une carte spéciale… Comment seront alimentées les personnes de passage ?… Quelle sera la quantité attribuée aux soldats permissionnaires ? »

Au conseil municipal, la colère gronde et une lettre de protestation est adressée à la préfecture par les membres de l’office municipal.
D2, R4 p.31 :
« protestons contre cette obligation donnant la ration forte à certaines personnes qui, depuis le commencement des hostilités se contentent de toucher les sommes que leur remet le percepteur et

ne se livrent à aucun travail. Il y a inégalité choquante à voir attribuer 500g de pain à une personne ne faisant rien et 300g à une personne qui travaille. Signés : Belton, Martin, Gourdon, François, Fournier, Piardon et Meunier » Début 1918, la situation se tend encore avec l’arrivée de nombreux réfugiés. D2, R4 p.34 : « Le nombre des personnes étrangères à la localité est d’une quarantaine…  » D2, R4 p. 35 : « J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’un certain nombre d’ouvriers
 

cloutiers, classés dans la catégorie A demandent un supplément de pain… Ces ouvriers travaillent dans une usine Bidal pour fournitures de guerre à côté de leurs compagnons de travail les tréfileurs qui sont classés dans la catégorie T touchant un supplément de 400g ou plus… »
Les esprits s’enflamment et le maire en vient à démissionner le 24 avril 1918.
D2, R4 p.73-74 :
« Je suis assailli de demandes me demandant le changement de la catégorie A à celle de T… »
« Le mécontentement est grand… »
D2, R4 p.77 :
Le maire à Mr le Sous-Préfet de Bar sur Seine :
« J’ai l’honneur de vous informer que je vous confirme ma démission de maire de la commune de Mussy sur Seine.  »

Le préfet refusera cette démission.
D2, R4 p.75 :
Etat présentant les suppléments de pain alloués en suite de la décision de l’office communal.

2. Mai 1918-1919 : les Américains à Mussy

La première annonce concernant le cantonnement des Américains est datée du 12 mai 1918.

D2, R5 p.251 : « A la suite d’un accord avec le Major de la troupe américaine, le Maire invite les commerçants à afficher les prix des objets mis en vente, d’une manière apparente. Il est interdit de vendre à la troupe du lait, du beurre et des œufs.  »
 
Le 25 mai, le commandant de la place informe la population sur les conditions de localisation des chambres et les taux d’indemnité. D2, R5 p.253 : « L’indemnité de cantonnement et de logement sera payée par l’intendance américaine aux mêmes conditions que celles de l’intendance française, étant entendu que la somme à payer par les officiers pour services personnels est fixée à un maximum de 15F par mois… »
 
A peine installés, les Américains désirent chasser les nuisibles au fusil. D2, R4 p.89 : Lettre du Maire au Préfet « J’ai l’honneur de vous demander dans quelles conditions les militaires de l’Armée Américaine peuvent être autorisés à chasser au fusil les nuisibles…  »
 

Assez rapidement, les dégâts causés par le cantonnement s’accumulent : dégâts aux particuliers mais aussi à la ville.
D2, R4 p.116 :

En févier 1919, le maire s’insurge auprès du major de l’état de la promenade et de la place de l’Hôtel de Ville.
D2, R4 p.150 :
« ... la promenade de Mussy qui était un des ornements de la ville se transforme en ce moment en cloaque...
Il en est de même de la place de l’Hôtel de Ville qui est devenue impraticable…
 »

Toutefois depuis décembre 1918, le cantonnement américain procède à l’enlèvement des ordures.
D2, R5 p.283 :
« Le Maire informe ses administrés qu’un service d’enlèvement des boues et immondices est organisé par le cantonnement américain... qui seront enlevés à neuf heures les mardis, jeudis et samedis….  »
Il fait également appel au service médical américain en Mars 1919.
D2, R4 p.160 :
Lettre du Maire au Préfet –extrême urgence :
« En quatre jours, deux cas graves de méningite se sont déclarés dans ma commune qui n’ont pu être combattus que grâce à l’aide du service médical américain qui a fourni le sérum spécifique nécessaire. »

Le 7 Mai 1919, le Maire informe les habitants que les troupes faisant partie de la 81e division quittent le cantonnement de Mussy.(D2, R4 p.301)
Il reste un baraquement sur la place de l’Hôtel de Ville ayant servi de club aux officiers et le Maire demande au chef du génie à Troyes l’autorisation d’y organiser le bal du 14 juillet 1919 (D2, R4 p.185).

3. Fin 1918-1920 : l’après-guerre
L’achèvement des hostilités ne fut malheureusement pas la fin des souffrances pour les habitants. Soucis et malnutritions sont cause de nombreuses maladies.
D2, R4 p.133 :
Lettre du Maire au Sous-préfet (12/10/1918) :
« Il est de mon devoir de vous informer que la situation sanitaire de ma commune n’est pas très bonne ; les malades sont très nombreux et les décès augmentent d’une façon anormale…. »

D’ailleurs les restrictions vont durer jusqu’en 1920.
D2, R5 p.334 :

En décembre 1919, le Maire demandait au préfet 110kg de riz, 12kg d’huile, 150 kg de savon et en Février 1920, il faisait afficher un nouveau régime de pain (D2, R4 p.231).
D2, R5 p.336 :
« Les articles 11 et 12 du dit décret ouvrent le bénéfice de la réduction du prix du pain… :
1. aux chefs de famille ayant au moins trois enfants à charge
2. aux veuves ayant au moins deux enfants à charge
3. aux réformés de guerre
4. aux vieillards, infirmes et incurables.
 »

Le retour des réfugiés dans leur région d’origine fut aussi sources de complications et de dépenses pour la commune.
En Août 1918, un comité des réfugiés avait été créé.
D2, R4 p.267 :
« Le Maire… invite d’une façon pressante à se rendre à cette réunion un membre de chaque famille réfugiée.  »

En Novembre 1918, la famille Guidat-Chipon, rapatriée d’Allemagne, dut rester à l’hôtel plusieurs semaines.
D2, R4 p.148 :
Lettre du Maire au Préfet :
« J’insiste pour un prompt départ de cette famille, sans obtenir de résultat, ni de réponse de sorte que ces personnes sont restées à l’hôtel pendant cinq semaines et que les frais s’élèvent à près de 500F….  »

Toutefois, les travaux agricoles reprennent leur cours et l’armée rend chevaux et outils. D2, R5 p.295 : « Samedi 1er mars 1919... sera procédé à Bar sur Seine à la vente aux enchères de 100 chevaux provenant de l’armée. Livraison sans brides, ni licols ; paiement au comptant…  »
 

Le travail des femmes aux champs est parfois reconnu.
D2, R4 p.144 :
Lettre du maire au Sous-préfet (18/12/1918) :
« … la conduite exemplaire de la jeune Socard Marguerite qui âgée seulement de 14 ans au moment de la mobilisation a pris la place de ses frères… à continuer l’exploitation agricole, conduisant la charrue, les machines agricoles et ne reculant devant aucun travail… »

L’administration centrale dût s’appuyer sur le travail des mairies pour obtenir le recensement des morts et disparus, des mutilés, invalides et des innombrables problèmes de pension aux veuves et aux ascendants.
D2, R4 p.194 : Statistique adressé au Préfet le 4/07/1919

De nombreux dossiers restaient en suspens en 1920.
D2, R5 p.244-246 : 16/02/1920
«  Le Maire a l’honneur de transmettre à Mr le Préfet 4 dossiers de demandes d’allocations à ascendants
1. dossier Mariotte
2. dossier Pluget
3. dossier Ferriot
4. dossier Poinsotte
 »

En date du 10 Novembre 1919, on trouve un dossier concernant décorations et citations du clairon Meunier Louis dit Alphonse. D2, R4 p.228 « Il avait une mort glorieuse, et que peut attester l’ex-adjudant Sonnois Camille, actuellement employé d’octroi, demeurant à Saint-Ouen (Seine), rue des Rosiers N°55…  »
 

Ce n’est que le 30 Septembre 1920 que parut l’annonce suivante :
D2, R5 p.376
« Le Maire de Mussy porte à la connaissance des familles intéressées qu’elles pourront dès maintenant se procurer au secrétariat de la mairie, les formulaires nécessaires pour obtenir le transport, aux frais de l’Etat, du corps des militaires morts pour la France.
Le maire Louis Bourgin.
 »

En octobre 1919, le Maire fait connaître au préfet la décision du Conseil Municipal :
D2, R4 p.219  :
«  ... d’élever un monument commémoratif à la mémoire des enfants de la commune, morts pour le France. L’emplacement choisi serait la place de la gare sur un terrain que la Cie de l’Est doit rétrocéder à la commune. Le monument aurait la forme d’une pyramide quadrangulaire, avec un soubassement artistique de l’œuvre du sculpteur Morel, notre compatriote… La souscription publique a déjà produit 5400 F, la Conseil Municipal a voté 2500 F et le Comité des Anciens Combattants espère dépasser le chiffre de 10000 F. …  »

On envisagea même en 1920, à y ajouter deux canons !
D2, R4 p.242
« Ces canons serviraient de décorations au monument et je me permets d’insister pour que satisfaction soit donnée à ma demande justifiée aussi bien par l’importance de la dépense à faire que par le chiffre de la population... »
D2, R4 p.322 :
Finalement, ce sont des obus de 220 et de 280 qui seront donnés à la commune comme trophées par les Parcs d’Artillerie d’Orange et de Montluçon.




Les manifestations nationales d’hommages aux combattants étaient fréquentes et on y associait souvent les enfants. D2, R5 p.313 : Annonce du 19/07/1919 « Le Maire informe ses administrés que, dimanche prochain 3 août, une manifestation nationale aura lieu dans toutes les communes de France pour remercier les soldats de la Grande Guerre, par la voix des enfants des écoles… »
 

Le programme du 11 Novembre 1920 montre également l’implication de tous dans ces manifestations patriotiques.
D2, R4 p.321 :

Sources :

Almanach 1917 Hachette : petite encyclopédie populaire de la vie pratique
Hachette & Cie

Journal d’une paysanne pendant la guerre de 1914.- BTJ N° 223
Publication de l’école moderne Française.- 1982

1917 : la guerre mise en question.- BT2 N°63
Publication de l’école moderne Française.- 1974

Les assiettes parlantes et patriotiques de la Grande Guerre
Edition des Musées de la Meuse

Histoire illustrée de la guerre de 1914
Gabriel Hanotaux Edition Gounouilhou.- 1915

Jours de guerre 1914-1918
Jean-Noël Jeanneney Edition Les arènes.-2013

http://albindenis.free.fr/Site_escadrille/Paul_Cottave1.htm

http://www.historicalsocietyoflitchfieldmaine.org/agriculture.htm

http://delamarejean.free.fr/Service_Militaire_Obligatroire/html/les_femmes.html

http://servir-et-defendre.com/viewtopic.php?f=141&t=12258

http://www.monumentsauxmorts.fr/crbst_1678.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_durant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20111018.OBS2711/photos-fichage-une-si-longue-histoire.html

http://medailles.chez-riri.chez-lelex.com/details_medaille.php?medaille=163

http://www.archives.nantes.fr/pages/DOSSIERS_DOCS/nantes_14_18/pages/new_ville_arriere_economies.htm

http://webmuseo.com/ws/musees-regioncentre/app/collection/expo/380

http://www3.onf.ca/ww1../apres-guerre-film.php?id=539144

http://centenaire.org/fr/en-france/champagne-ardenne/ardennes/le-tourisme-de-memoire-dans-les-ardennes

Accueil | Actualité | Animations | Dossiers | Photos | L'Association | Liens | Contact
Gravures de Grandville | Site basé sur Spip | Espace privé | Plan du site | Sitemap |  RSS
Graphisme et Developpement: tokiop